L’association POUR LA SUITE DU MONDE propose une programmation au croisement de la recherche en sciences humaines, des arts (beaucoup de films, de poésie et de littérature) et des mobilisations citoyennes sur des questions politiques contemporaines.
https://www.facebook.com/recits.pourlasuitedumonde
Le week-end des 29 et 30 avril, nous partons en quête de nouveaux récits, de nouveaux regards, sous des perspectives queer & féministes.
Théâtre de L’Elysée
14 Rue Basse Combalot, 69007 Lyon
Prix libre
Samedi 29 avril
>> 15h-18h : Atelier d’écriture
« Uchronies et Mondes Parallèles » avec Marguerin Le Louvier (auteur, poète, Les Éditions Douteuses)
L’uchronie est un sous-genre de la science-fiction qui réécrit l’histoire à partir de modifications du passé. Et si la civilisation égyptienne antique avait prospéré jusqu’à inventer l’informatique ? Et si les mouvements de Mai 68 n’avaient jamais eu lieu ? À l’image de la série For All Mankind qui imagine une conquête spatiale alternative dans laquelle les femmes et les afro-américains auraient toute leur place, nous imaginerons des récits dans lesquels l’histoire des minorités, du genre et des perceptions aurait pu être tout autre – pour le pire ou pour le meilleur. L’atelier sera nourri des documents du Brrrazero, bibliothèque et centre d’archives LGBTQI.
Prix libre, sur inscription (12 places) : barbe.a.pop@gmail.com
>> 20h30 : Performance
La Peau Douce (Marguerin Le Louvier / Clément Rossi).
La Peau Douce est une performance « acid poésie » à la croisée du conte pour adultes et du spoken word techno. Elle mêle les textes de Marguerin aux compositions électroniques de Clément. La Peau Douce s’enfonce dans la sexualité comme dans les couloirs du Nostromo d’Alien, explorant dans une langue crue et riche en images les liens entre différentes contre-cultures, du cinéma d’horreur à l’autofiction gay. Pour leur nouvelle création, réalisée avec le soutien de Montevideo (Marseille), le duo s’aventure du coté de l’archéologie fantastique et ésotérique en imaginant des mondes parallèles peuplés de néandertaliens. À moins qu’il ne s’agisse d’un prétexte pour parler de trucs hyper triviaux comme le désir, l’amour ou la difficulté de s’exprimer.
Textes et voix Marguerin Le Louvier / Musique: Clément Rossi
Dimanche 30 avril
>> 16h : Projection débat – Archives des luttes féministes et queer
FILM : « Le jour où j’ai découvert que Jane Fonda était brune » de Anna Salzberg (2022, Fr, 1h24)
« J’interroge ma mère sur son passé féministe, et pourquoi elle a fait un enfant toute seule. Elle ne me répond pas, alors je trouve des réponses ailleurs, dans des archives, auprès d’un choeur de femmes et dans des gestes de cinéma que je fais. Je veux percer le mystère de ma mère, je découvre le mouvement des femmes des années 1970, un cinéma militant féministe, et la femme cinéaste que je suis change. Ainsi, le mode de fabrication de mon film rejoint celui des militantes que je rencontre et témoigne de la transmission d’une mémoire des luttes féministes par la pratique cinématographique collective. » (Anna Salzberg)
+ Discussion sur l’archive, la mémoire et la transmission des luttes, en présence de la RÉALISATRICE, du collectif Mémoires minoritaires et du Planning Familial.
>> 18h30 : Projection
FILM : « Faire le bois » de Lola Peuch (2022, Fr, 45 min.)
Depuis la scène d’un théâtre de plein air du Bois de Boulogne, Heden, Claudia et Samantha, travailleuses du sexe, racontent le Bois comme leur lieu de travail. Par-delà leurs récits, les paysages du Bois accueillent la voix-off d’une narratrice queer qui raconte des histoires. Partant de sa création sous le Second Empire, alors en pleine expansion coloniale, pour mieux revenir au présent, elle donne à comprendre le Bois comme une chasse gardée de la haute société française où des travailleuses du sexe se sont fait une place depuis plus d’un siècle.
>> 19h30 : Cantine
>> 20h30 : Carte blanche à MÉMOIRES MINORITAIRES
FILM : Rebel Dykes (2021, Uk, 89 min.) de Harri Shanahan, Siân A. Williams
« Dans le Londres post-punk des années 1980, une poignée de lesbiennes féministes, radicales et en colère assument fièrement leurs désirs et leur sexualité. De là naît un bouillonnement à la fois artistique, créatif et militant dont les échos se font encore entendre aujourd’hui. Rebel Dykes revient sur l’explosion qui s’est produite lorsque le punk a rencontré le féminisme, racontée à travers la vie d’un gang de « gouines rebelles » qui ont bousculé tous les codes, y compris ceux des milieux lesbiens, en se réappropriant l’érotisme, la pornographie ou le SM. Ce documentaire galvanisant donne aussi un aperçu de tous les combats politiques de l’époque : contre les missiles nucléaires de l’OTAN, contre le sida, contre le gouvernement Thatcher et sa « section 28 » visant à interdire la « promotion » de l’homosexualité dans les écoles etc. Mêlant images d’archives rares, entretiens passionnants avec les principales protagonistes et séquences d’animation signées Harri Shanahan, Rebel Dykes regorge d’histoires fascinantes et méconnues, le tout sur une bande-son entraînante.
La magnifique affiche est réalisée par Félicité Landrivon, merci ! https://felicite.land/